Lettre patrimoniale à lire ici !
Environnement économique – Vie des marchés
Impact du COVID-19 sur les marchés financiers
Les marchés financiers ont atteint en début d’année des sommets historiques. Portés par la vigueur économique mondiale et des taux de chômage bas, ils étaient bien en voie de poursuivre leur hausse.
En véritable cygne noir, la crise du COVID-19 a provoqué la mise à l’arrêt de pans entiers de l’économie mondiale pendant près de deux mois pour essayer d’endiguer la pandémie. En France, cela a eu pour conséquences une baisse de l’activité économique de 35% durant le confinement d’après l’INSEE.
A un choc d’offre dû à une rupture des chaînes d’approvisionnement, un choc de demande dû aux mesures de confinement s’est confirmé avec une baisse de 30% de la consommation des ménages durant le confinement. Les secteurs dont l’activité a le plus baissé sont l’hôtellerie-restauration (-91%), la construction (-78%) et le transport avec l’arrêt du transport aérien (-63%).
Avec des indicateurs macroéconomiques qui se sont dégradés, les marchés financiers ont corrigé fortement et ont fait face à des risques d’illiquidité à cause des ventes généralisées. Il s’agit là de la chute la plus brutale des marchés actions depuis la Seconde Guerre Mondiale. L’Euro Stoxx 50 a par exemple perdu 30,25% entre le 4 et le 18 mars.
Soutien du gouvernement et des banques centrales à l’économie
Afin de favoriser la reprise économique, éviter les faillites des entreprises et de soutenir la liquidité des marchés, les banques centrales et les gouvernements ont multiplié les politiques budgétaires et monétaires expansionnistes.
En France, le gouvernement attribue 460 milliards d’euros pour relancer l’économie, notamment en destination des secteurs les plus touchés et plus précisément 4,5 milliards d’euros pour les collectivités.
Des mesures conjointes entre les banques centrales, notamment la BCE et la FED ont permis de garantir la liquidité des marchés. La BCE par exemple renforce les injonctions de liquidité et prêts à taux très bas, en poursuivant notamment son programme d’urgence pandémique de rachats d’actifs de 750 milliards d’euros. La FED quant à elle reprend ses achats de bons du Trésor, de titres hypothécaires et d’obligations d’entreprise sur le marché secondaire et abaisse ses taux d’intérêt d’un point pour se situer entre 0% et 0,25%.
Une certaine reprise économique
Si le confinement a témoigné en France d’une forte hausse du chômage, notamment partiel avec près d’un salarié du privé sur deux qui y avait recours, le redémarrage graduel de l’économie a permis de faire reculer de -3,3% le nombre de demandeurs d’emplois sans aucune activité. Cette évolution positive cache cependant un mouvement de vases communicants : les titulaires de contrats courts et intérimaires faisaient d’abord partis de la catégorie A en ayant perdu leur emploi, puis en étant réembauchés tout en restant inscrit au service public de l’emploi, ils ont été inscrits dans les catégories B et C.
Au total, le nombre d’individus inscrit au Pôle Emploi atteint les 6,125 millions, chiffre historiquement haut.
Aux Etats-Unis, le taux de chômage a atteint 14,7% durant cette crise, alors que l’économie était en début d’année à une situation de plein-emploi (taux de chômage de 3,5%). Le déconfinement a toutefois permis la création de 4,8 millions d’emploi en juin contre 3 millions attendus.
Enfin, la reprise des activités a relancé la consommation des ménages mondialement. En France, si celle-ci a rebondit de 36% en mai, elle reste inférieure à son niveau d’avant crise (- 8,3% par rapport à l’année dernière).
Ces bons indicateurs économiques ainsi que l’aide des gouvernements et des banques centrales ont permis de rassurer les marchés qui, se stabilisent, puis repartent progressivement à la hausse depuis mi-mars. Le CAC 40 reprend 35% depuis son niveau le plus bas à 3754 points le 18 mars 2020.
Evolution des principaux indices
Taux OAT 10 ans : -0,06 %
Taux d’intérêts américain : 0,25%
Notre analyse
Nous observons toutefois une décorrélation entre la situation économique et les marchés financiers. Si d’un côté l’activité économique reprend avec la levée du confinement, elle n’est pas encore revenue à son niveau d’avant-crise et repose entièrement sur la fin de la propagation de cette épidémie, la faculté des pays à conserver en vie leurs entreprises et gérer le coût de ces mesures. Les projections économiques selon le 3ème Projet de loi de finances rectificatives (PLFR 3) tablent sur une baisse du PIB de 11% en 2020 et une destruction de près de 800 000 emplois dans les mois à venir. D’un autre côté, les marchés se reposent sur le soutien « coûte que coûte » des banques centrales et des gouvernements à l’économie et continuent leur remontée, rassurés par des indicateurs meilleurs qu’attendus, mais tout de même préoccupants.
Les experts estiment que les marchés ont toujours un potentiel de hausse, notamment en Europe. De plus en plus de pays sont en effet prêts à gérer cette menace sans avoir à instaurer à nouveau un confinement jusqu’à ce qu’un vaccin soit trouvé. Ce sont aujourd’hui les valeurs cycliques qui tirent les marchés à la hausse.
Notre gestion
Avec la volatilité élevée des marchés due aux événements cités ci-dessus, nous avons pris la décision de conserver la part des portefeuilles investis en unités de comptes, en raison de perspectives de reprise plutôt positives à moyen-long terme. Vu la violence de la crise que nous avons vécue, une sortie totale ou partielle des lignes dynamiques auraient matérialisé une moins-value au pire moment, sans visibilité sur une reprise éventuelle. La suite des évènements nous a donné raison puisque les marchés ont effectué depuis un « recovery » très important.
Pour certains de nos portefeuilles, la baisse des marchés a aussi été une opportunité de prise de position pour dynamiser certaines liquidités.
Impact sur le marché immobilier
La crise sanitaire a aussi eu des conséquences sur les secteurs de l’immobilier.
Immobilier d’habitation
L’immobilier d’habitation est un secteur structurellement porteur. Il profite en effet d’une demande soutenue due à une hausse constante du nombre de ménages, et une offre globalement insuffisante.
Toutefois la hausse du taux de chômage, la baisse du revenu disponible et le durcissement des conditions de crédit peut amener à une baisse des volumes et des prix à court terme (entre -5% et -10% sur les deux prochaines années).
Immobilier commercial
Le secteur du bureau qui représente 60% des investissements en France, présente des évolutions contrastées.
Les SCPI pourraient impacter la baisse de leurs revenus locatifs (demande de sursis ou annulation de loyer des locataires) sur les revenus distribués, même si leur niveau de réserve permet de l’atténuer.
En Île-de-France, Paris tire son épingle du jeu avec une demande supérieure à l’offre, tandis que la périphérie et en particulier la banlieue ouest témoignent d’une offre excédentaire. Ainsi, un éventuel recul de la demande due à une baisse de l’emploi dans le secteur du service liée au COVID-19, ou encore une augmentation de l’offre disponible avec la livraison de bureaux en construction, pourraient amener des réels risques locatifs pour des zones telles que la Défense. Afin de couvrir le renforcement de ces risques, il est possible qu’intervienne une hausse des taux immobiliers, qui indique en général une chute de la valeur des actifs.
Le cloisonnement probable de la dette liée au COVID-19
La France avait une dette publique de 2 300 milliards d’euros en 2019, soit presque 100% du PIB. La dette issue du COVID s’élèvera selon les estimations à environ 150 milliards d’euros fin 2020 pour l’Etat, ce qui ferait gonfler la dette publique à 120,9 % du PIB et creuser le déficit à 11,4%. Chaque année, la France rembourse les emprunts arrivant à l’échéance en réempruntant de nouveau à des taux de plus en plus bas.
Toutefois, afin de séparer la dette issue du COVID-19 du stock de dette déjà existant, le gouvernement souhaite cantonner cette première. A l’instar de la dette de la sécurité sociale cantonnée dans la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) et financée par la CRDS, un prélèvement de 0,5% sur les salaires, la dette du COVID sera placée dans la même structure ou une structure similaire et sera amortie jusqu’en 2042 d’après Bruno Le Maire.
Prolongation du délai d’achèvement des travaux – Loi Pinel
Afin de bénéficier de la réduction d’impôts PINEL, le promoteur est chargé de livrer le bien dans les 30 mois suivant la signature de l’acte de VEFA, sans exception. Afin de ne pas impacter la suspension des chantiers liés au COVID sur la réduction d’impôts revenant aux investisseurs, l’administration fiscale prévoit une prorogation des délais de livraison selon 3 cas :
- Si le délai d’achèvement a expiré entre le 12 mars et le 23 juin, il a été suspendu à compter du 12 mars et est reparti depuis le 24 juin.
- Si le délai d’achèvement a commencé à courir entre le 12 mars et le 23 juin (l’acte de vente a été signé pendant cette période, par exemple le 30 mars), le point de départ de ce délai est suspendu jusqu’au 23 juin.
- Si le délai d’achèvement expire après le 23 juin, le délai est prorogé d’une période de 104 jours.
Il est aussi possible de faire une demande de rescrit si vous ne correspondez à aucun des critères ci-dessus.
Régularisation de l’impôt sur le revenu
L’impôt sur le revenu est prélevé à la source depuis le 1er janvier 2019. Une régularisation du paiement de l’impôt est opérée l’année suivante selon les déclarations de revenus faite par le contribuable. Ainsi la déclaration d’impôt réalisée en 2020 permet à l’administration fiscale de calculer le montant définitif de l’impôt dû sur vos revenus de 2019.
Trois cas se présentent :
- Si votre impôt calculé est égal aux sommes prélevées en 2019, vous êtes en équilibre.
- Si votre impôt calculé est supérieur aux sommes prélevées en 2019 ou à la suite d’une avance de réductions ou crédits d’impôts trop importante, vous aurez un complément d’impôt sur le revenu à verser, à titre de solde à payer.
Le montant à payer sera prélevé sur le compte bancaire connu de la DGFiP à partir du 25 septembre 2020 – en une fois s’il est inférieur ou égal à 300 € ou en quatre fois s’il est supérieur à 300 €.
- Si votre impôt calculé est inférieur aux sommes prélevées en 2019 ou à la suite de réductions ou crédits d’impôts, vous aurez un remboursement du trop-perçu.
Le remboursement sera effectué par virement le 24 juillet ou le 7 août 2020, sur le compte bancaire connu de la DGFiP s’il est renseigné ou sinon par l’envoi d’un chèque à encaisser dans votre banque.